L'écologie et l'Artisanat d'Art
A l'ère de la mondialisation, la production de masse provoque un double impact sur l'environnement. D'une part, la recherche du moindre coût pour les entreprises entraîne des délocalisations où le point de fabrication se trouve de plus en plus éloigné du point de vente. Ainsi le transport de produits manufacturés par cargo représente 13% des émissions mondiales de C02. D'autre part, la spécialisation des industries et la culture intensive des matières premières entraîne dans certaines régions, une grande pollution et un épuisement des sols. Un exemple flagrant est la production de Jeans et la culture du coton en Chine, en Inde et aux Etats-Unis.
De ce point de vue, se tourner vers l'artisanat est, tant du point de vue du consommateur que de celui qui confectionne, un acte à contre-courant participant à faire bouger les lignes localement face aux géants de l’industrie. Sans toutefois essentialiser la cause écologique dans l'artisanat, certains de nos artisans d'art semblent accorder une place importante à ce sujet dans leurs créations.
Créer pour interpeller, une démarche militante?
Pour beaucoup d'artisans d'art, une des sources d'inspirations majeures reste la nature. Observer, penser ses formes et représenter la nature par des objets du quotidien invite à repenser le rapport de l'être humain avec son environnement.
Mais certains artisans d'art vont plus loin. Julia Robert pense ses oeuvres à la fois esthétiquement et éthiquement. Avant de créer, et bien qu'elle reste à l'écoute de la matière, Julia Robert choisit un sujet et se plongera dans des heures de recherche afin d'être en mesure de questionner les curieux qui regarderont ses créations.
Avec Ampoule On/Off, elle interpelle sur notre consommation d'énergie et ce que provoque la pression d'un simple interrupteur. Mécaniser, automatiser des gestes quotidiens ne serait-ce pas une manière de se deresponsabiliser face aux enjeux énergétiques d'aujourd'hui?
La série Grain de riz, quant à elle, met en valeur la céréale qui nourrit plus de la moitié des habitants de la Terre. Sachant qu'une grande consommation d'eau est nécessaire à sa culture, l'humanité peut connaître une crise alimentaire grave dans un contexte de rechauffement climatique.
Sans prétention, Julia Robert nous prend par la main en abordant avec subtilité des enjeux environnementaux plus grands que ses créations.
L'Upcycling, le choix des matériaux.
L'Upcycling consiste à récupérer des vieux matériaux ou considérés comme jetable pour les sublimer en leur donnant une nouvelle vie. En vogue ces dernières années chez les artisans d'art, le message passe par le matériau en lui-même et invite à repenser le cycle de production-consommation.
Charlotte Simonis, designer textile, met à l'honneur le plastique en fabriquant elle-même ses fils à tisser à partir de sacs plastiques. Elle découpe les sacs plastiques en les cousant bout-à-bout et réalise à la fois une prouesse technique et esthétique avec ses pièces. Comme elle le dit elle-même: «On passe d’une durée de vie de quelques heures, pour un sac plastique, à des créations qui dureront des années».
Finalement et à son échelle, chacun peut agir pour l'environnement. Trier ses déchets, éviter de gaspiller sont devenus des habitudes pour de nombreuses personnes. Quand on est tourneur sur bois comme Maxime Perrolle, la démarche écologique peut se jouer sur la manière de se fournir en matière première. Le bois est une ressource non-renouvelable et Maxime Perrolle, bien que non directement concerné par les déforestations de masse en Amazonie ou sur l'île de Bornéo veille néanmoins à n'abattre aucun arbre. Il ramasse son bois au cours de ses ballades grâce aux branches tombées des arbres par le vent ou laissées à l'abandon par des bucherons avant que celui-ci ne pourrisse.
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