L'héritage culturel au service de l'innovation
C’est dans un cadre magique qu’a eu lieu, en septembre, la Biennale des Antiquaires : au Grand Palais, à Paris. Des centaines d’exposants étaient présents. L’Association Elèves et Maîtres d’Art tenait également un stand. L’occasion pour nous de nous intéresser à la restauration de pièces anciennes et à l’héritage culturel pris en charge par les artisans d’art.
Des artisans d’art parmi les galeristes
Depuis plus d’un demi-siècle, la Biennale des Antiquaires est le rendez-vous incontournable des amateurs d’art du monde entier. Cet événement annuel a accueilli cette année 125 exposants internationaux. Les nombreux galeristes côtoyaient également des artisans d’art prestigieux. En effet, un stand était consacré aux Maîtres d’Art. Nous avons pu y rencontrer Valérie Colas des Francs (marqueteuse de paille) et Olivia Oberlin (éventailliste), anciennes élèves de maîtres d’art.
La restauration des objets d’art
Olivia Oberlin, éventailliste renommée, nous présente les pièces qu’elle expose : « Il y a un éventail en plumes d’autruche avec une monture en nacre datant du XXème siècle, un éventail brisé en bois laqué noir et or chinois du XIXème siècle, et un éventail en os percé avec une feuille en soie du XVIIIème siècle ». Quant à Valérie Colas des Francs, marqueteuse de paille et ancienne élève du Maître d’Art Lison de Caunes, elle nous a fait admirer un magnifique cabinet japonais du XIXème siècle qu’elle a « rafraîchi », entièrement réalisé en marqueterie de paille : « il y a une finesse de travail incroyable, pour moi c’est une pièce exceptionnelle ».
Les derniers à être capables de restaurer des objets d’exception
Pour pouvoir restaurer ces pièces d’exception, les deux artisans d’art ont bénéficié d’un savoir-faire unique de la part de leur Maître d’Art. Valérie Colas des Francs considère qu’elle a reçu « un héritage culturel rare » grâce auquel elle peut, aujourd’hui, redonner vie à des objets et maintenir leur identité. Ces élèves de Maîtres d’Art sont, de nos jours, les derniers à être capables de restaurer des meubles ou objets anciens d’exception. Mais, selon Olivia Oberlin, « cet héritage culturel et l’apprentissage de techniques traditionnelles m’ont aussi permis de réaliser mes propres créations, des pièces plus modernes ». On pense, par exemple, à l’éventail Cercyon, dont la feuille est réalisée avec des cartes à jouer.
De la restauration à la création
Pour Valérie Colas des Francs, « on se nourrit de la restauration et on puise, on poursuit le chemin des anciens pour aller vers des choses plus contemporaines et plus adaptées à nos modes de vies ». En effet, la marqueteuse propose notamment de recouvrir des coques d’Ipad en marqueterie de paille. « D’un côté, on est dans le respect de l’objet, dans un retour de l’Histoire et d’un autre, on part d’un concept et on l’aboutit grâce à des techniques ancestrales ».
Retrouvez les créations de Valérie Colas des Francs et d’Olivia Oberlin sur Artisanart.