Potier, céramiste, quelles techniques, quelles différences ?
Potiers et céramistes façonnent la terre à la main pour réaliser leurs créations. Le point commun de ces artisans ? Ils manipulent différent types de terre pour créer des objets, utilitaires ou décoratifs. Pourtant, les méthodes de façonnage varient. Tournage, estampage, coulage, modelage, colombinage, nous vous présentons les différentes techniques traditionnelles de la céramique.
Le tournage : l'art du potier
Le potier, c’est l’artisan qui travaille au tour. Généralement, un potier maîtrise également les autres techniques de céramique, c’est pourquoi la plupart des artisans d’art travaillant la terre s’intitulent « céramistes ». Avant de tourner la boule d’argile, il faut longuement malaxer la terre et la centrer sur le tour. Puis les différentes étapes s’enchaînent de manière naturelle, dans les mains de potiers expérimentés. Perçage, affinage, façonnage, tournassage transforment la boule initiale en bol, vase ou assiette.
Photos : perçage, affinage, façonnage et tournassage d'un bol par Ana Belén Montero.
L’estampage : des objets façonnés par pressage dans un moule
L’estampage est une technique de céramiste. L’artisan d’art commence par fabriquer son moule et préparer sa terre. Puis, boulette après boulette, l’artisan garnit le moule d’argile en écrasant la pâte avec ses pouces. Il faut bien appuyer pour chasser les bulles d’air, qui feraient exploser la pièce à la cuisson : l’autre nom de l’estampage est le pressage. Quand le moule est rempli, le céramiste utilise un ébauchoir pour araser les bords. Après séchage, il pourra démouler la pièce et la cuire.
Le coulage : de la terre liquide
Comme l’estampage, le coulage nécessite un moule. Mais au lieu de presser une pâte solide sur les parois, le céramiste coule dans son moule de la barbotine. C’est une sorte de terre liquide composée de pâte céramique et d’eau. Le plâtre aux parois poreuses absorbe l’eau présente dans la mixture. La barbotine des parois « prend ». On peut retourner le moule et le vider : ne reste que la barbotine qui a adhéré aux parois du moule, et qu’on peut laisser sécher. Ensuite, le céramiste peut démouler sa pièce et la cuire au four.
Photos : estampage (crédits Coyau / Wikimedia Commons), et différentes étapes de procelaine de coulage, par Marie-Anne Ver Eecke
Colombinage, plaque et modelage : les techniques les plus anciennes
Le colombinage est pratiqué depuis l’époque préhistorique. Il s’agit de façonner une pièce simplement à la main. On modèle des colombins qu’on enroule et superpose pour donner forme à l’objet. Pour assembler solidement les colombins, il faut les strier et enduire la base de barbotine, une colle composée d’argile et d’eau. Le montage à la plaque repose sur le même principe, en utilisant des plaques de pâte au lieu des colombins. Ces deux techniques permettent de réaliser des formes libres, par rapport au tour qui impose une forme ronde. Le modelage ouvre la voie pour créer des formes encore plus libres : comme en sculpture, le céramiste modèle sa pièce à la main et avec ses outils pour réaliser des créations parfois extrêmement détaillées.
Sur ArtisanArt, retrouvez
- les créations de Marie-Anne Ver Eecke, des photophores réalisées en porcelaine de coulage avec inclusions de perles inflammables,
- les bols et saladiers d’art en porcelaine tournés par Ana Belén Montero, avec parfois des inclusions de céréales
- les bols de faïence tournée puis engobée à la terre sigillée de Dalloun, potier du village de La Borne
- prochainement, les vases de Victoria Goodwin, montés à la plaque, que vous pouvez personnaliser avec les dessins de vos enfants.